Le Club Sfaxien, qu’on pensait sur le bon chemin de sortie d’une grave crise, risque un triste retour à la case départ
Le parcours exceptionnel en phase du play-off, qui n’avait rien à voir avec les mauvaises prestations et les piètres résultats de la première phase du championnat et qui avait été récompensé par une troisième place amplement méritée et une qualification pour la Coupe de la CAF, n’a pas résolu tous les problèmes du CSS et ne l’a pas fait sortir du tunnel. Bien au contraire, une fois le rideau tiré sur la saison sportive 2021- 2022, ces problèmes ont refait surface et les choses risquent même d’empirer si des solutions miraculeuses ne sont pas trouvées dans les prochains jours. Le comité de direction provisoire, dont le mandat a expiré le 24 juin, a demandé en urgence la réunion du Haut comité de soutien du club mercredi 29 pour débattre des moyens d’éviter l’enlisement dans cette crise financière sans précédent et d’amorcer une vraie opération de sauvetage. Une réunion de plusieurs heures, sans les ténors habituels de soutien et sans les anciens présidents de poids, qui n’a livré aucune lueur d’espoir de trouver des sources de financement rapide pour sauver le club. Une deuxième réunion est prévue le 5 juillet en présence du gouverneur de Sfax, Fakher Fakhfakh, pour trouver des solutions concrètes. «C’est la réunion de la dernière chance», le fait clairement savoir le président du comité de direction provisoire et président du haut comité de soutien, Moncef Sellami, qui, à lui seul, a débloqué un montant de 1, 8 milliard pour le budget de sauvetage de 6,3 milliards durant les six derniers mois d’exercice. «Le CSS ne peut pas continuer à être géré financièrement par deux ou trois personnes sur lesquelles repose tout le poids», poursuit-il. «Où est cette union indispensable de la famille élargie du club qui a toujours fait sa force ?»
11 juillet, première date butoir
Le problème est que le temps presse et que la marge de manœuvre est très rétrécie. Il va falloir trouver avant le 11 juillet, date limite fixée par la CAF, 2,4 millions de dinars pour payer les diverses dettes et amendes arrêtées au 31- 12 -2021 et impayées jusqu’à ce jour afin de pouvoir participer à la Coupe de la CAF. Et ce n’est qu’un répit car il va falloir aussi trouver un montant colossal de 4, 4 milliards pour lever l’interdiction de recrutement avant la fin de la première période d’enregistrement de la saison 2022- 2023 qui sera fixée bientôt par la FTF et qui n’ira pas probablement au delà du 15 septembre prochain. Soit un montant total de 6,878 millions de dinars à collecter coûte que coûte pour sortir de l’engrenage et remettre le club sur les bons rails. Tout en installant en parallèle un nouveau comité directeur stable pour travailler dans la durée. Ce qui est loin d’être chose acquise non plus en l’absence de candidature pour assumer ce qui est considéré comme un lourd fardeau.
Un effectif qui s’effrite
Première conséquence de cette situation alarmante et floue, c’est l’incapacité de conserver le groupe de joueurs en place et de retenir les joueurs en fin de contrat et les persuader de rempiler pour de nouvelles saisons. Surtout que les clubs mieux nantis rôdent comme des vautours pour attirer les meilleurs éléments de l’équipe. Ainsi, les deux latéraux, parmi les meilleurs du championnat écoulé, sont déjà partis. Mohamed Ben Ali a déjà signé avec l’Espérance et Houcem Dagdoug se dirige vers le Raja. Le duo Walid Karoui- Aymen Harzi n’est pas encore définitivement à l’abri des tentations. Seuls Chadi Hammami, Mohamed Nasraoui et Aymen Dahmen ont donné leur consentement pour rester avec les «Noir et Blanc», même si, pour le portier sfaxien, tout pourra changer s’il fait une bonne Coupe du monde au Qatar. Et quand on sait que les étrangers, tels que l’Irakien Hussein Ali, l’Algérien Malick Rayah et le Libyen Anes Chebli sont sur la liste des transferts, on constate de plus en plus combien il sera difficile de se doter d’un effectif poids lourd pour les grandes échéances à venir : demi-finale Coupe de Tunisie, Coupe de la CAF et championnat avec une nouvelle formule. Sincèrement, ce n’est pas de très bon augure pour ce club phare de la Ligue 1, en proie à des difficultés énormes et qui risque aussi de perdre le coach Nabil Kouki, parvenu à remettre le train sfaxien en panne sur les rails( à moins d’un miracle dans les prochains jours). Comme cet appel et ce clin d’œil faits à Wadie Jary pour que la Fédération s’en mêle et vienne au secours du CSS, comme elle l’a fait avec d’autres clubs et principalement le Club Africain.